CHAPITRE V
Visite illustrée et anecdotique du Canal.
I ) XIII diseptième kilomètre.
La sortie d’aval de l’aqueduc se trouve au bord du chemin de Biancarello.
Ouvrage d’une hauteur de 5 m, constitué de 6 arches d’une portée de 4 mètres.
Type simple.
Image 151 : l’aqueduc de Biancarello.
L’aqueduc de Biancarello est le dernier aqueduc du parcours. Après la pose de la buse, il a été recouvert d’une dalle de ciment. Depuis quelques années, deux grilles en interdisent la traversée. Elles ont été posées après un décès dû à une chute.
Lors de la construction, il avait été prévu d’utiliser les pierres de la carrière Campi à seulement 50 mètres de l’ouvrage, mais les mœllons se sont révélés être de mauvaise qualité et il a fallu recourir aux pierres de la carrière de Saint-Antoine.
Le canal passe sous le chemin de Biancarello. On y voit toujours les parapets du pont, assez large, sous lequel coulait le canal.
Plusieurs regards (image 153,154,155) abritent les anciennes prises d’eau, une par concession, de cette zone jadis maraîchère, aujourd’hui résidentielle.
Image 152 :
le canal passe sous le chemin de Biancarello.
Image 153 Image 154 Image 155trappes de prises d’eau.
Dans ce quartier sorti de terre dans les années 60 à 80 où le réseau de distribution d’eau potable ne se développait pas aussi vite que les immeubles, les maisonnettes abritant une pompe électrique et parfois des citernes de stockage, se rencontrent souvent au bord du canal, lorsqu’il passe près d’une résidence.
C’est à partir de ce point que le canal, comblé, constitue une véritable promenade ombragée en contrebas de la rue des Romarins, depuis le chemin de Biancarello jusqu’au chemin de Loretto.
Image 156 : ancienne maisonnette de pompage de l’eau du canal des immeubles Valeri.
Image 157 : pont des HLM Saint-Jean, le canal comblé constitue
une véritable promenade ombragée.
Juste avant les HLM Saint-Jean, un pont permet de passer d’une berge à l’autre ; c’est le plus haut que nous ayons rencontré sur tout le parcours du canal.
La promenade se poursuit en passant au dessus du quartier des Palmiers et de la rue de la Gravona où un escalier la relie à l’avenue du Maréchal Moncey. C’est à cet endroit que la municipalité a aménagé une fontaine à la fin des années 80, lorsque l’eau du canal a cessé d’être utilisée comme ressource de consommation et qu’il n’était donc plus nécessaire de l’économiser.
L’ouvrage est adossé au mur de soutènement du canal, un tuyau traverse le mur et s’alimente directement dans le canal : l’eau coulait donc sans interruption.
Cette fontaine ne fonctionnera pas bien longtemps, le canal va en effet bientôt se tarir définitivement. Cette réalisation constitue néanmoins la dernière utilisation publique du canal de la Gravona.
Image 158 : la promenade passe au dessus du quartier des Palmiers : reste d’un ponceau qui enjambait le canal.
Image 159 : la fontaine des Palmiers adossée au mur qui soutient le canal. On y voit encore la trace du niveau de l’eau.
Image 162 et 163 : après la fontaine, les derniers mètres de promenade.
Images 160 et 161 :
la maisonnette
de pompage
de la résidence
Les Palmiers.
A l’intérieur,
deux cuves
de stockage.
Le canal passe sous le chemin de Loretto. Deux ponceaux parallèles, dont il reste les parapets, se font face à seulement quelques mètres de distance. Un des parapets porte la borne des 100 mètres №9 du 17e kilomètre.
Le canal traverse ensuite l’avenue Colonel Colonna d’Ornano. C’est ici qu’il rejoint la conduite souterraine de l’adduction de la Lisa, arrivant du Vittulo, dont il va suivre désormais le parcours à peu près en parallèle.
Image 164 : les deux ponceaux du chemin de Loretto.
Image 165 : la retenue de la Lisa à Castelluccio, d’où part la conduite qui rencontrera le canal
av Colonel Colonna d’Ornano.
Entre le chemin de Loretto et l’avenue Colonel Colonna d’Ornano, le canal passe sous une traverse ou se trouve une maisonnette abritant la pompe électrique qui refoulait l’eau du canal jusqu’au château d'eau de la caserne de gendarmerie Battesti.
Image 166 : la traverse sous laquelle passe le canal.
Image 167 : la maisonnette abritant la pompe qui alimente la caserne, probablement son chateau d'eau.
Image 168 : structure métallique s’appuyant sur le mur qui soutient le canal.
Image 169 : un lavoir alimenté par
le canal, au pied du mur de soutènement.Le canal passe alors sous le parking de la résidence Mon Rêve. Les immeubles sont construits à quelques mètres du mur de soutènement du canal. Celui-ci sert d’assise à la structure métallique des sorties de secours.
Contre ce même mur, un lavoir muni d’un robinet traversant la maçonnerie et s’alimentant dans le canal, est encadré par un garde-corps et des rampes en ferronnerie. Ces rampes ornent un escalier et une passerelle reliant le mur de soutènement à une maison construite elle aussi à seulement quelques mètres du mur.
La hauteur séparant le robinet du lavoir, qui n’est peut-être même pas au niveau du radier, et le haut du mur laissent penser que le canal, plus étroit dans ce secteur, devait y être profond. C’est sûrement ce que nous pourrions constater si l’ouvrage n’était pas comblé.
Le parcours se poursuit au-dessus de la rue des Violettes, jusqu’à un ponceau qui permet au canal de passer sous la rue de la Fontaine d’Ajaccio1
Image 170 : le canal passe au-dessus de la rue des Violettes.
Image 171 : un ponceau permet à l’eau (à la buse) de passer sous la rue de la Fontaine d’Ajaccio.
Le canal traverse une propriété clôturée, puis longe la chapelle d'Etienne Conti2 .
On le retrouve au niveau de l’avenue de la Grande Armée, sous laquelle il passe pour disparaître dans une buse qui désormais ne se trouve plus dans la maçonnerie d’origine. Celle-ci a en effet été détruite à la fin des années 50 lorsque le quartier du Laetitia s’est urbanisé.
Image 172 : en 1958, la construction du Lycée Laetitia ainsi que l’urbanisation
du quartier alentour entraînent la démolition de la maçonnerie d’origine du canal.Les mêmes lieux traversés par la maçonnerie d’origine du canal.
Images 173 et 174 : le canal se poursuit jusqu’à l’avenue de la Grande Armée, sous laquelle il passe. Images 175 et 176 : la maisonnette qui alimentait la résidence des Jardins de l’Empereur. Intérieur de la maisonnette, pompes électriques.Une dalle en ciment recouvre le départ de la buse, là où elle cesse de suivre le tracé d’origine.
Deux tuyaux y captent l’eau qui était destinée aux Jardins de l’Empereur, immeubles construits avant l’arrivée du réseau de distribution. L’eau est refoulée grâce à une pompe située dans une maisonnette adossée au mur en contrebas de l’avenue de la Grande Armée.
La buse passe sous les marches du lycée, rejoint l’avenue Napoléon III, passe dans le mur qui soutient cette avenue et traverse la résidence du parc San Lazaro.
Allusion à la première fontaine de la Lisa. Beaucoup de noms dans le secteur du Vittulo jusqu’au parc Cuneo rendent hommage à l’aménagement hydraulique de la cité : chemin de Lisa, chemin du Canal de la Fontaine d’Ajaccio, rue de la Gravona, résidence la Gravona, rue de la Fontaine d’Ajaccio, falaise de Canneto.
Charles Etienne Conti est né à Ajaccio le 31 octobre 1812. Élu conseiller général, il combattit vivement le gouvernement de Louis-Philippe. Lors de la Révolution de 1848 il est fait procureur général à Bastia et deux mois plus tard, il fut élu député de la Corse. Secrétaire de l'Empereur et chef de cabinet de Sa Majesté, il devient sénateur de l'Empire le 15 août 1868. Le 4 septembre 1870, il accompagna l'Impératrice lorsqu'elle quitta les Tuileries et la rejoignit en Angleterre. Revenu en France, il fut élu député de la Corse en 1871 sur une profession de foi impérialiste. Le 1er mars 1871, il s'illustra par le courage dont il fit preuve à la tribune de l'Assemblée Nationale de Bordeaux en prenant la défense de Napoléon III et de l'Empire, intervention qui détermina le vote de la déchéance.